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Les députés demandent des améliorations rapides à la prison du Bois-Mermet

La Commission des visiteurs du Grand Conseil souhaite que le Conseil d’Etat prenne des mesures pour «donner des conditions de vie dignes» aux détenus de la prison lausannoise, dont les problèmes de vétusté et de surpopulation sont persistants

Vue de la prison du Bois-Mermet, sur les hauts de Lausanne. — © JEAN-CHRISTOPHE BOTT / KEYSTONE
Vue de la prison du Bois-Mermet, sur les hauts de Lausanne. — © JEAN-CHRISTOPHE BOTT / KEYSTONE

Construite en 1905, la prison du Bois-Mermet à Lausanne est régulièrement pointée du doigt pour son état de vétusté. En 2017, notamment, le Tribunal fédéral jugeait l’espace disponible des cellules non conforme aux standards minimaux. Ces problèmes sont encore aggravés par une surpopulation chronique: la prison connaît un taux d’occupation de 170%. A la suite d’une visite jugée «choquante» il y a quelques mois, le député socialiste Denis Corboz a déposé ce mardi au Grand Conseil, au nom de la Commission des visiteurs, une motion demandant la réalisation rapide de «quatre mesures pour donner des conditions de vie dignes» aux détenus de la prison.

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Concrètement, cette motion demande différentes améliorations, allant de l’installation de rideaux obscurcissants permettant de réduire la chaleur en cas de canicule à des séparations pour WC afin de gagner en intimité. Le texte souhaite également la construction d’un bâtiment modulaire en extérieur, afin d’offrir davantage d’espaces au personnel du service médical. «Aujourd’hui par exemple, la préparation de la méthadone, qui requiert les normes d’hygiène les plus strictes, est faite dans un local extrêmement exigu, où sont également traités les échantillons d’urine», s’indigne Denis Corboz.

«Respect des lois suisses»

«Mon intervention ne vise pas à faire du Bois-Mermet une riante colonie de vacances, image encore le député socialiste. Son esprit est de proposer des aménagements concrets, permettant de diminuer les problèmes de cohabitation et les risques de récidives.» Notant que la prison des hauts de Lausanne restera en activité jusqu’en 2030 au moins, l’élu socialiste rappelle qu’il est ici également question de «respect des lois suisses et des engagements internationaux».

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La demande est appuyée par la présidente de la Commission des visiteurs, Marion Wahlen, qui a présenté, également ce mardi, son rapport annuel, très largement accepté par les députés. La PLR observe que le problème de surpopulation «devenue chronique» est particulièrement aigu dans le secteur de la détention avant jugement, au Bois-Mermet, mais aussi dans les zones carcérales du centre de la Blécherette et de l’hôtel de police à Lausanne. «Les conditions y sont indignes et illégales», souligne Marion Wahlen, estimant la situation «dramatique». Elle précise encore que, vu le manque de place, quelque 200 personnes sont actuellement détenues hors canton.

Accueil favorable du Conseil d’Etat

Interrogé sur la motion, le conseiller d’Etat Vassilis Venizelos, chef du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité, accueille favorablement cette intervention parlementaire. «Le Bois-Mermet est une ancienne prison, vulnérable aux problèmes de surpopulation, où on loge plusieurs détenus dans des cellules prévues pour une personne. Nous sommes conscients qu’il est nécessaire d’améliorer les conditions de détention», commente le magistrat écologiste, qui promet que le Conseil d’Etat étudiera sérieusement la possibilité de réaliser les mesures demandées «dans le respect des aspects sécuritaires inhérents à un établissement pénitentiaire».